Introduction

LES ELLES D’HUMANDO

LES ELLES D’HUMANDO

LES ELLES D’HUMANDO

A la rencontre de Céline, notre partenaire de la MEF du Cotentin

Chez Humando, le mois de mars sera dédié aux actions de féminisation. Nous souhaitons durant ce mois, mettre en avant les femmes au sein de notre société. Nous avons eu l’opportunité d’interviewer notre partenaire Céline Renard (chargée de missions en filière industrielle et économie maritime).

Cette interview a été l’occasion pour nous d’en apprendre un peu plus sur son métier.

  • Bonjour Céline, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Bonjour, je m’appelle Céline Renard et je suis chargée de mission en filière industrielle et en économie maritime au sein de la MEF (Maison de l’Emploi et de la Formation) située à Cotentin.

  • Pouvez-vous présenter La MEF ainsi que vos missions et objectifs ?

La MEF du Cotentin a été créée en 1991 par la volonté des différents acteurs locaux, territoriaux, les collectivités et les acteurs institutionnels du territoire afin de proposer une offre de service aux habitants du territoire et répondre aux besoins ses entreprises.

L’objectif de la MEF est de proposer des lieux d’accueil différents pour que tous les habitants du Cotentin puissent avoir accès à un lieu qui va les accompagner, conseiller, les informer sur les différentes formations et les pistes d’orientation. Nous sommes donc en charge d’accueillir et accompagner les publics et les entreprises et de leur proposer une offre de service sur mesure en matière d’informations en lien avec l’emploi, formation et création d’entreprise. Nous recevons un public assez large : les demandeurs d’emploi, les salariés en demande de reconversions, des étudiants.

Nous devons donc avoir une vision globale de ce qui est accessible sur le terrain. La MEF du Cotentin à des outils qui sont des services d’accompagnement, comme la mission locale, un service entreprise où nous allons conseiller les entreprises sur les différents dispositifs qui existent, nous mettons également en place une offre de service pour les aider à recruter, à présélectionner les candidats. Nous avons aussi une vision prospective de l’emploi pour pouvoir anticiper les mutations économiques sur les besoins en compétences du territoire.

  • Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans le domaine de l’industrie ?

Concernant mon parcours, j’ai toujours travaillé dans des domaines en lien avec l’industrie. Tout d’abord, j’ai commencé à travailler sur un site nucléaire dans l’assistanat au sein de la Direction de la Maintenance. Ensuite, j’ai travaillé sur un site naval en qualité de gestionnaire RH. Finalement, je me suis dirigée vers les fonctions recrutement : j’ai occupé le poste de responsable de recrutement au sein de l’agence Adecco spécialisée dans l’industrie. L’industrie et toutes ces facettes ont toujours attiré ma curiosité, m’ont finalement même toujours fasciné, en effet le Cotentin est composé d’industriels d’exception. J’apprécie la diversité des profils que j’ai eu à recruter : des postes d’opérateurs en passant par les techniciens et des fonctions de manager et d’ingénieur.

Le domaine de l’industrie me correspond, j’apprécie beaucoup l’aspect technique et la complexité de l’objet final qui est produit. Par exemple, un sous-marin, des bâtiments de surface ou encore l’industrie nucléaire qui est assez présente sur le Cotentin.

Au quotidien, j’ai un plan d’action à dérouler. Il évolue en fonction des besoins du territoire, de la région et de l’agglomération du Cotentin ou encore en fonction des besoins des industries avec qui nous travaillons.

Par ailleurs, je suis également en charge de gestions de projets. Il s’agira ici d’animer une équipe composée de 4 grands groupes industriels (Naval group, EDF, Orano et LM Wind power). Les actions menées cette année sont orientées vers le vivier à long terme que sont les scolaires (collégiens et lycéens), nous mettons donc des actions d’attractivité métiers mutualisées.

  • Quels sont les objectifs de la MEF du Cotentin ?

 L’objectif est d’acculturer un large public vis-à-vis de l’appétence de ses entreprises : les différentes activités, leurs besoins en recrutement et en formation. Nous devons donc finalement redorer l’image de l’industrie. Celle-ci a été longtemps vue comme étant élitiste, où il fallait avoir un profil scientifique ou avoir des connaissances spécifiques pour intégrer les sites. Certes, le métier demande certaines connaissances comme tous les autres métiers. Mais il reste accessible, nous pouvons tous avoir un projet industriel. Les métiers sont divers et variés ; il y a des métiers techniques, manuels, de réflexions, de conceptions.

  • Avez-vous mis des projets en place pour les jeunes au sein de la MEF ?

Si des étudiants souhaitent s’orienter vers le secteur de l’industrie dès le lycée, il faut qu’ils se questionnent sur les différentes filières d’orientation qu’il faut privilégier et les matières qui doivent être privilégiées. Aujourd’hui, avec la réforme du baccalauréat au lycée, ils doivent choisir des matières dans lesquelles ils souhaitent se spécialiser dans l’intention de choisir au mieux.

 A notre niveau, nous avons mis en place un projet qui s’appelle “Cotent ’industries mon stage de troisième” en direction des collégiens. 40 collégiens ont pu vivre une expérience immersive sur chacun des 4 sites industriels. Ils ont pu visiter les installations, tester des gestes techniques et rencontrer et échanger avec des professionnels.

  • Avez-vous un constat ou un commentaire à nous partager sur le choix de l’industrie dans l’orientation des jeunes aujourd’hui ?

Aujourd’hui, dès le collège, il y a encore des stéréotypes vis-à-vis de certains métiers. Au sein des lycées, on constate qu’il y a plus de garçons qui se spécialisent dans les filières scientifiques. C’est pourquoi il est important de les renseigner sur les métiers en tension et les besoins récurrents pour qu’ils puissent faire leurs propres réflexions et affiner leur choix en connaissance de cause.

  • Quelles actions mettez-vous en place pour « casser » ces stéréotypes ?

Afin de permettre d’ouvrir le champ des possibles aux jeunes femmes, le programme « L’industrie au féminin » a été mis en place sur 3 mois à la fin de l’année 2021. Nous avons mis en place des ateliers pour valoriser l’industrie et permettre de travailler ou d’approfondir le projet professionnel de 10 jeunes femmes. Elles ont également pu découvrir les témoignages de professionnelles sur les différents sites industriels majeurs du Cotentin tels que le CNPE Flamanville, Orano Recyclage, Les Maîtres Laitiers du Cotentin en autres.

Depuis 2021, nous menons un plan d’action en direction des établissements scolaires (les collèges comme évoqués précédemment) mais aussi les lycées. Nous nous déplaçons donc dans les établissements lycées afin d’animer des temps forts en direction des jeunes et les parents y sont également conviés, car nous estimons qu’ils ont un rôle-clé à jouer dans l’orientation de leurs enfants.  Les professeurs principaux sont également des vecteurs importants dans le choix d’orientation. Cependant, ils nous disent avoir encore trop peu de d’informations afin de répondre aux questions des élèves en matière d’orientation en lien avec les besoins du territoire. C’est pourquoi nous avons aussi notre rôle à jouer qui est de les accompagner et de les acculturer aux besoins de notre bassin d’emploi. L’ambition est de proposer un séquencement sur l’année scolaire pour le moment aux lycées et collèges et pourquoi pas au post bac.

  • Quelles sont les particularités ou les freins de votre métier ?

Aujourd’hui, le mode de recrutement a changé, le taux de chômage est très bas sur notre territoire. Les entreprises doivent s’adapter, les profils évoluent, ils n’ont pas forcément les mêmes attentes et besoins qu’auparavant. De plus, auprès de certains publics, il y a encore des marches intermédiaires à construire pour aller vers un projet professionnel, un changement ou encore une réinsertion professionnelle. Grâce à Humando, on arrive à avoir des candidatures qualifiées des réfugiés qui pourraient intéresser les entreprises.
Les publics migrants et réfugiés ont des compétences transversales et très intéressantes qui peuvent apporter un savoir-être de par leur parcours. Nous devons rassurer les entreprises, les accompagner pour leur montrer que ce public est une richesse et qu’ils ont toutes les compétences requises.

  • Travaillez-vous avec d’autres institutions ou acteurs au sein de la MEF ?


Nous sommes complémentaires au sein du Cotentin on s’appuie beaucoup sur le réseau de partenaires nous travaillons sur les projets en amont, nous avons un écosystème très facilitateur dans le quotidien. Nous avons des interlocuteurs vraiment variés C’est une richesse énorme, on s’adapte toujours en fonction de la personne qu’on a en face de nous. Les projets sont toujours riches et innovants.

  • Avez-vous un dernier message à faire passer ?

Je dirais qu’il ne faut pas s’interdire les choses, il faut s’ouvrir le champ des possibles et ne pas rester avec des à priori.

Personnellement, avec le recul, si j’avais eu plus d’informations, je serais peut-être allé vers un métier un peu plus technique, car j’ai toujours été attirée par le monde industriel.

 Pour les jeunes, Il faut aller chercher les informations, se renseigner au sein des forums, ne pas hésiter à faire davantage de stages ou d’enquêtes métiers.

En tant que femme, il y a plein de métiers largement accessibles, très valorisants en matière de statut social, en termes de rémunération. Les femmes sont fières de faire ces métiers-là et ça leur donne de mon point de vue, un certain pouvoir !

Vous aussi, jeunes hommes, jeunes femmes, parents, vous jouer un rôle central dans l’orientation et c’est est un moment clé. On peut se tromper, mais si on ne se trompe pas, c’est mieux !

 Maintenant, les métiers évoluent, l’industrie évolue, alors… DÉCOUVREZ !