Humando Insertion et l’UIMM (UIMM : Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) ont signé une convention visant à développer le secteur d’activité industriel en Picardie. Plusieurs dizaines de personnes en insertion vont ainsi bénéficier de formations leur permettant l’accès à un emploi pérenne. A la tête du projet : Sandrine Pertin, responsable du développement et de l’accompagnement de la métallurgie pour la Région Nord de Humando Insertion. Rencontre avec une passionnée.
L’UIMM a dressé un état des lieux du secteur de l’industrie en Picardie : il existe une grande pénurie de main d’œuvre et de qualification sur un certain nombre de métiers spécifiques de la métallurgie. L’objectif de la convention est donc de trouver des solutions pour les entreprises du bassin picard qui ont des difficultés pour recruter et de permettre à Humando Insertion de construire des parcours avec des publics avec lesquels elles ne comptent pas toujours.
« C’est un challenge et une opportunité pour la région Nord et la Picardie, mais c’est aussi une grande chance pour nos publics, car il y a de nombreuses personnes à qui on va apporter une solution qui ne leur a jamais été proposée », estime Sandrine Pertin. Le poste qu’elle occupe a été créé au mois de mars dans le cadre de la convention.
L’enjeu est de taille : convaincre les entreprises de recruter des personnes en insertion, mais aussi et surtout, de trouver des candidats pour les postes proposés.
Former le personnel des agences sur les métiers de la métallurgie
Il s’agit dans un premier temps d’accompagner et de former les équipes des sept agences Humando Insertion de la Région Nord sur des compétences industrielles et métallurgiques. « Il est compliqué de réussir à passionner quelqu’un sur un métier lorsque l’on ne sait pas bien de quoi l’on parle ! », commente la responsable du projet. « J’utilise les fichiers d’adhérents de l’UIMM et je travaille également avec mes collègues d’Adecco pour voir quelles sont les entreprises qui ont des besoins quelles n’arrivent pas à servir, afin d’être complémentaires. L’organisme de formation Promeo dispose également d’une liste de formations demandées par les entreprises, mais ils n’arrivent pas à remplir leurs sessions de formation faute de candidats. »
Convaincre les entreprises de l’intérêt social de l’insertion
En parallèle, il faut expliquer aux entreprises qui recrutent qu’Humando Insertion travaille avec des personnes qui doivent préalablement être formées et accompagnées dans leur parcours. « L’UIMM est consciente de cette spécificité mais pas forcément les entreprises qui, lorsqu’elles recrutent un soudeur, passent à la fois par des entreprises d’intérim normales et par nous. Il faut les convaincre de l‘intérêt social de la démarche d’insertion », précise Sandrine Pertin.
Mais le cœur du projet réside dans le recrutement de personnes en insertion susceptibles d’être intéressées par les métiers de la métallurgie. Les Missions Locales orientent essentiellement des candidats issus du bâtiment. Qu’à cela ne tienne : Sandrine Pertin réalise des animations auprès des jeunes lors de journées qu’elle a appelées les Cafés de l’Industrie. Il s’agit, plus que de réunions collectives, de moments d’échanges. « Je tente d’avoir un discours qui les motive. Mon objectif, c’est que parmi les 12 à 18 jeunes présents durant ces réunions, je réussisse à en récupérer au moins un qui ait un réel intérêt pour les métiers que je présente, de manière à disposer rapidement d’un noyau de 6 à 7 personnes qui seront vraiment intéressées par ces métiers. »
Recruter des candidats pour les former sur les métiers de l’industrie
Dans ses animations, elle s’appuie sur un film réalisé de manière humoristique, qui met en lumière le métier de chaudronnier. « Ensuite on part sur des discussions autour d’un parcours. ». Aujourd’hui pour réussir dans l’industrie, il est indispensable de savoir ce qu’est la lecture de plans. C’est une compétence qui peut s’apprendre. Il s’agit de se rendre compte de ce que va être une pièce finale à partir d’un dessin. « Tout est à construire et il va falloir tester de nombreuses choses », reconnaît la responsable du projet. Elle a un secret pour convaincre les candidats : « Il faut que je leur fasse briller les yeux ! »